Je me suis promenée sous le soleil, j’ai emprunté les chemins creux et traversé les prairies, marché sur les landes, longé le cours d’eau qui serpente au creux du bois.
J’ai croisé les aubépines et les églantiers chargés de fruits, leur abondance luisait rouge dans la lumière vive, les tiges épineuses courbées au-dessus des haies. J’ai salué le rouge-gorge qui gardait la rivière, son œil rond vif fixé sur mes mouvements.
J’ai baissé la tête pour passer sous les arches des ronciers et les châtaigniers tombés, et j’ai remercié les esprits des seuils.
J’ai caressé les entrelacs du chêne et du lierre qui veillent sur le carrefour, et les herbes qui ondoient sur les crêtes rocheuses.
J’ai vu les premières baies des houx qui se dressent sur les talus, le vert tendre des châtaignes, le pourpre des mûres retardataires. La roche était violette, comme la bruyère sèche et la boue des chemins, et d’or les tiges des graminées et les fleurs d’ajonc.
J’ai respiré, et j’ai accueilli en moi l’automne.