Ne pouvant pas ne pas évoquer sur ce blog Comment rester immobile quand on est en feu de Claro, je recopie ici un extrait de la chronique que j’en ai faite. Vous pouvez consulter la chronique dans son intégralité sur le webzine Un dernier livre.
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En ce début d’année, L’Ogre terrifiant nous menace d’un nouveau titre qui dévaste et fait rage. Comment rester immobile quand on est en feu de Claro se lit d’une traite, et plusieurs fois. Manifeste du langage, cri puissant qui te plaque au sol et t’excite à la fois, il te prend par les tripes, t’en met plein la gueule et t’ébranle. Alors, tu remets ça, tu relis, reprends une dose, admires la verve. Transporté, tu fouilles les mots, cherches la structure. Surtout, tu vibres, tu ressens, tu intériorises. Envahi par l’expérience, tu laisses en toi le champ libre à la langue.
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« le mot de littérature ne recouvre que très imparfaitement le succulent corpus que nous portons à votre dévouée attention dévouée que dis-je dévolue oui c’est cela nous voilà dévolus voués à ne plus parler que ça que cette langue qui tangue accrochez-vous nous abordons une descente à soixante-cinq degrés ou pour cent peut importe la langue sait de quoi elle parle et nous savons faire valoir nos atouts nos bénéfices avec cette élégance de pute de gouttière que j’admire en secret mais maintenant il est trop tard
il y a eu un crash pas plus gros que le gland le con d’une allumette mais qui une fois frotté là où il faut a fait plus péter d’étincelles que nos baisers tabous en eurent jamais »

Comment rester immobile quand on est en feu, Claro, éditions de L’Ogre, 2016.